Interview réalisée pour Les Femmes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en Janvier 2016.

Comment vous est venue votre vocation ? Qui sont vos modèles ? 

J’ai un cursus atypique, j’ai d’abord fait une école de commerce, puis effectué tous mes stages dans la mode. A 25 ans, après une mission humanitaire je me rends compte que j’ai envie de raconter en images ce que j’ai vu et donc de devenir journaliste. Je me suis donnée un an. J’ai d’abord commencé en Télé puis vers 26/27 ans, j’ai découvert la photo, j’ai appris à photographier sur des mariages et finalement, en avril 2013, je fais mon premier voyage dans un pays en Guerre, la Syrie.

J’ai rencontré le photographe de guerre Patrick Chauvel qui m’a donné envie de faire ce métier. Il reste un modèle pour moi.

Etre une femme dans un pays en guerre, un atout ou une faiblesse ? 

Me concernant, je trouve qu’être une femme est un avantage. Cela permet d’avoir un accès aux femmes dans les pays arabes par exemple. De plus, je trouve les hommes parfois surpris de voir une femme, par conséquent ils sont curieux, souvent sympathiques, parfois protecteurs.

Quelle est votre prochaine mission ? Partir pour informer, pour témoigner, c’est un besoin au-delà de la peur ? 

Je pars en Irak et en Syrie lundi 11 janvier. Ce qui me fait le plus peur dans la guerre, ce sont les bombardements et dans ce cas précis, je vais coté kurdes, et c’est l’autre coté, Daesh, qui est bombardé, du coup, je n’ai pas trop peur…

Comment encourager les jeunes filles qui voudraient faire comme vous, que leur diriez vous ?

C’est un métier difficile mais si la volonté et la passion sont là, alors on y arrive. Il faut persévérer, ne jamais abandonner. Je leur conseillerai quand même de faire une école de journalisme ou de photos, afin d’apprendre les bases du métier.

Laurence Geai est partie le 11 janvier pour 15 jours en reportage en Irak et en Syrie.

Vous pouvez retrouver son travail sur son site, sur son compte instagram. Vous pouvez visionner le reportage sur elle fait par Arte Femme et reporter de guerre .

Vous pouvez retrouver son interview dans Polka : http://www.polkamagazine.com/laurence-geai-pour-quune-photo-dactualite-reste-il-faut-quelle-montre-aussi-de-lemotion/

Elle est représentée par l’agence SIPA.