La « curation événementielle », un terme encore peu connu en France mais dont raffolent les pays anglo-saxons. Vous voulez en savoir plus sur LE métier qui a fait le succès de TED ? Petite introduction…
De l’exposition à l’événement
La « curation » est incontournable depuis quelques années, elle est devenue une notion connue d’un large public grâce au monde du web si friand de contenu. Le « curateur d’exposition » (ou « commissaire d’exposition ») désigne la personne qui est en charge de la création et de la réalisation d’une exposition : « Il détermine le choix des pièces présentées, la problématique ou la thématique de l’exposition, la mise en espace des œuvres dans le lieu accueillant le projet ainsi que leur restitution auprès des publics sous toutes formes de diffusion, effectue les choix relatifs au catalogue et y rédige, souvent, des textes. Il est donc considéré comme l’auteur de l’exposition. »
Cette fonction existe aussi pour les événements de types « rencontres et conférences » avec des particularités qui lui sont propres. C’est l’adéquation entre la pertinence des sujets pour l’audience et le choix des intervenants pour les traiter qui fera la réussite d’un événement reposant sur le contenu. Et donc, qui vous permettra d’apposer votre « marque », c’est-à dire qui fera la singularité de votre regard sur une question en vous distinguant des autres prises de parole. Cet impératif est d’autant plus vrai à l’heure des événements « virtuels » !
La recette d’une bonne curation événementielle ?
Elle commence par poser les bonnes questions.
La première étant avant tout pourquoi vous souhaitez organiser ce type d’événements ! Cela peut paraître un peu étrange comme question mais c’est définissant clairement les objectifs auxquels doit répondre cet événement que vous serez certain d’une part que ce format est la bonne réponse et d’autre part ce que vous voulez apporter à votre audience.
Du thème aux intervenants, soigner la singularité
Ensuite, il faut définir un thème et les axes de traitement qui soient à la fois représentatifs de vos valeurs, de votre positionnement et qui apportent à votre audience un réel retour sur investissement. Ici il ne se calcule pas uniquement en terme financier mais aussi en terme de temps pris pour assister à votre événement. L’idée ? que le temps pris ne se transforme pas en temps perdu, ce qui, avouons-le, est certainement la pire chose qui puisse être dite d’un événement. D’autant plus qu’en temps de conférences en ligne, le manque de captivité peut se manifester par un « multi-tasking » effréné voire un simple « quitter la réunion ».
Le deuxième ingrédient c’est la construction de l’événement en lui-même, c’est-à-dire trouver l’équilibre entre les interventions. Sur le fond, il s’agit d’abord de trouver les profils qui se complètent, aux experts connus et reconnus il faut en adjoindre d’autres pour créer un panel unique. Quels « autres » ? des jeunes chercheurs dont les travaux apportent une vision complémentaire, des regards singuliers venant d’autres domaines, des essayistes dont la pensée n’est pas forcément encore connue, des créatifs dont le cheminement unique de pensée permet de traiter le sujet de manière inédite,…
En un mot, créer la richesse par la singularité.
De l’importance du tempo…
La forme aussi est primordiale : qu’il s’agisse d’un format court ou d’un format s’étalant sur plusieurs journées n’oubliez pas que vous devez maintenir l’attention de votre audience. Exercice d’autant plus crucial aujourd’hui avec les conférences on-line. Alterner les styles – dialogues, exercices à la « TED », présentations en motion-design,… -, penser les pauses, nourrir ce qui doit devenir une communauté. Avec toujours cette même vigilance, la correspondance entre le fond et la forme !
Créatif et tête chercheuse : l’event curator
L’ingrédient clé c’est donc l' »event curator » dont les responsabilités sont multiples. Attentif à la marque et ses discours, il doit pouvoir construire un événement sur-mesure en dégageant des problématiques clés. La compréhension des enjeux stratégiques de son client est primordiale !
La réussite des événements repose aussi sur deux qualités propres au commissaire d’événement, la curiosité et la créativité : être attentif aux différents bruissements du monde de la pensée, lire les essais et textes qui sont publiés, être en contact avec le monde de la création et de la culture mais aussi celui de l’innovation et de la recherche, savoir repérer les experts dans les différents domaines. Soucieux de l’audience, il doit chercher à renouveler les formes des prises de parole, et ne pas avoir peur d’innover ! En un mot, le curateur d’événement doit être toujours à l’affut et avoir envie de créer une réelle valeur ajoutée intellectuelle à chaque événement, et même après…
L’après événement se pense avant !
Car l’événement n’est pas une fin en soi, et la réflexion doit se poursuivre par d’autres moyens qui se réfléchissent… avant.
En définissant une stratégie sur le long terme vous pourrez à la fois capitaliser sur l’événement, créer une communauté, produire du contenu cohérent. Cela demande à la fois un cap et laisser la place à ce qui se dira lors des échanges : choisir de traiter une piste à peine effleurée pendant la conférence, valoriser des propos qui vous semblent importants pour vous, faire réagir votre audience sur des concepts,…
Ce n’est pas parce que le point de départ est un événement qu’il faut vous empêcher d’aller vers d’autres formes de contenu pour le valoriser. Les formats sont nombreux (newsletter événementielle, instagram Live, publication d’un petit ouvrage,…), l’important c’est de savoir les exploiter avec finesse et créativité ! Là encore le curateur événementiel est là pour vous conseiller…
Vous voulez en savoir plus, voici quelques exemples de curation d’événements :
- Une journée inaugurale d’un cycle de réflexion pour penser notre rapport au numérique
- Une demi-journée pour aborder l’avenir par le prisme de l’engagement
- Une rencontre en soirée avec des artistes, entrepreneurs et directeur de formation pour s’interroger sur « la créativité »
- Une rencontre dans une école d’ingénieur pour discuter de « la place des femmes dans le numérique«