Pendant la crise sanitaire, les librairies fermées, c’est toute la chaîne du secteur de l’édition qui a connu un ralentissement allant jusqu’au gel. Un secteur culturel qui, avec ses rentrées & prix littéraires, ses courses aux best-sellers et ses tirages qui passent au pilori quand ils ne trouvent pas leur public, est une industrie lourde, polluante et dépensière qui demande à se repenser, à retrouver une justesse (comme beaucoup d’autres secteurs et industries), un équilibre sain, une nécessité apaisée.

Ce regard de Julien Viteau – propriétaire de la Libraire Vendredi – sur le confinement et le fameux « après » revient sur les essentiels et les priorités. Loin des hystéries (« Pendant la fermeture, les livres restent sur les étagères. D’autres livres viendront. Je suis propriétaire d’une librairie centenaire qui en a vu d’autres. »), des discours pompeux et illusoires (« Aujourd’hui, beaucoup de distributeurs et d’éditeurs s’engagent à limiter cette course absurde au tirage : rentrée littéraire, prix littéraires, seconde rentrée littéraire… Je crois que ces promesses sont comme des aveux extorqués sous la menace ») et des regrets amers (« Même si ces deux mois de fermeture sont économiquement difficiles, ils ne sont pas de trop pour une bonne introspection. « ), il s’interroge sur ce métier de libraire, ce qui l’anime et le motive.

Un questionnement lucide, qui devrait servir à beaucoup.