Pour cet avant-dernier thème du programme « Penser notre monde », j’ai choisi choisi de porter un regard sur ce que l’avenir pourrait être. Les nouvelles utopies s’attaquent à de nouvelles frontières, prennent d’assaut des barrières biologiques, rêvent d’un Homme libéré, oui, mais de sa condition de mortel. Plus fous qu’Icare, plus fiers que Promothée, les nouveaux idéologues s’affranchissent du temps, de la mort et de la nature. Pour y parvenir, une foi sans limite dans la technologie et le progrès, et une confiance en la machine, prochain habitacle de nos esprits bientôt sur transposés sur des ordinateurs. L’Homme deviendrait alors un être parfaitement traduisible en code : « la mort cesse d’être un problème métaphysique pour devenir un problème technologique ».

Au-delà de cette idéologie, il est des développements bien concrets qui nous font déjà plonger dans un nouveau monde : les robots et l’Intelligence Artificielle. Demain, nous cohabiterons avec ces machines nous ressemblant fortement, capables d’interaction et augmentant nos capacités. Demain, nous serons aussi certainement augmentés, génétiquement ou bio-technologiquement. Demain, c’est le territoire de l’hybride.

C’est un regard sur ces nouveaux modes que j’ai souhaité porter, sans enthousiasme béat, ni alarmisme primaire. Comprendre comment il nous faut envisager ces transformations afin d’avoir à l’esprit les menaces possibles pour les juguler mais aussi avoir l’esprit ouvert sur de nouveaux possibles.

Le transhumanisme est donc mon premier sujet d’étude. Je suis allée interviewer Fabrice Nabet afin de comprendre les tenants et aboutissants de ce courant qui fait de plus en plus d’adeptes en Silicon Valley. De Peter Thiel à Jeff Bezos, en passant par Larry Ellison et Sergey Brin, tous les tech-millionnaires investissent des millions dans l’industrie de l’anti-aging. D’ailleurs, le co-fondateur de PayPal a annoncé dès 2009 récuser « l’idéologie de l’inéluctabilité de la mort ».

Dans un second temps, je me suis entretenue avec Sophie Sakka pour me pencher sur les robots. La chercheuse nous guide dans la compréhension de ces compagnons d’un nouveau genre, fantasmés depuis des siècles, leur introduction dans notre société nous demande vigilance et anticipation.

Je vous propose ensuite de vous replonger dans nos tables rondes « IntelligenceS ». Avec un premier podcast « Au commencement est l’humain », puis les témoignages de notre premier invité, Benoît Binachon, expert en ressources humaines, un rappel des enjeux de la reconnaissance vocale avec Yann Lechelle et le cri d’alarme de Dipty Chander et Caroline Lair pour plus de diversité dans les métiers numériques.

L’autre voie que j’explore avec le Dr Laurent Alexandre est celle hautement stratégique et fortement critiquée de la manipulation génétique des humains. Alors que la Chine a déjà travaillé sur de telles modifications, le scientifique expose pour nous les enjeux (devenant même géo-stratégiques) de la manipulation génétique de notre intelligence.