Le jaune est la mode et fait réfléchir… Après avoir scotché son galeriste milanais en 2016, Maurizio Cattelan récidive avec une banane sur le stand de la Galerie Perrotin à Art Basel Miami.
L’oeuvre « The Comedian », suscite de nombreuses questions dont celle de la performativité de l’art : est art ce qui est déclaré comme tel par un artiste. La banane scotchée est donc une oeuvre d’art. Alors un autre artiste arrive, mange cette oeuvre et déclare « C’est une performance » et lui donne comme titre « Hungry artist »…
Cela interroge aussi notre regard sur ce qui fait oeuvre et la valeur que nous lui prêtons. D’autant plus dans ce cas que l’oeuvre est périssable et que le certificat autorise le collectionneur à remplacer la banane une fois celle-ci décomposée. Une réflexion aussi sur l’obscénité du marché de l’art et des marchés en général au premier titre desquels, (au hasard) le marché de la banane…
Et une façon de revoir l’histoire de l’art moderne et contemporain : des « readymades » aux actions d’artistes sur des oeuvres d’autres artistes (revoilà Duchamp et la destruction de deux de ses urinoirs par Pinoncelli ou encore le baiser donné par Rindy Sam à une toile de Cy Twombly)!
Prix d’acquisation (120 000 dollars), contenu, symbolique,…Une oeuvre qui a eu ses détracteurs comme ses partisans. Et à ce sujet je vous conseille le très bon podcast de The Hive « Why the $120,000 banana is the new Mona Lisa ». avec le marchand d’art Stefan Simchowitz