Pour cette première exploration thématique, j’ai donc choisi de m’attarder sur « L’ère du moi ». Egotrip, egocentrisme, selfie, autopromotion, narcissisme, …. On entend de toute part l’invocation de ce « moi » tout puissant. Sur Twitter, Facebook, Linkedin c’est le règne du « Je » , Instagram et Snapchat quant à eux monopolisent la glorification de l’image de soi.
J’ai donc voulu en savoir plus, plonger dans les siècles pour essayer de comprendre comment nous sommes entrés dans le siècle du moi. Et pour débuter, à quelle époque « je » a commencé à prendre le pas sur « nous », au fil des millénaires comment l’individu s’est-il inscrit dans la société ? Et d’ailleurs faisons-nous encore société ?
Et puis au cours de nos lectures, j’ai eu un doute si « cogito ergo sum » qui est donc ce « je » qui pense ? existe-t-il seulement ? Nietzsche déjà disait « ça pense », Freud (avec ses Première et Deuxième Topiques) puis Lacan ont poursuivi la déconstruction de l’unité présupposée qui préside à nos pensées et actions. Les neurosciences et leurs avancées ne nous rassurent pas vraiment non plus : pas de petit homonculus, pas de logiciel central et même, le saviez-vous, nous pensons aussi avec notre corps…
Serait-ce alors parce que « je » n’est plus si sûr que nous avons ce besoin de l’exposer, partout, tout le temps ? La technologie nous permettrait-elle alors de donner une consistance à ce concept qui s’apparente de plus en plus à de l’éther et dans un balancement étrange nous permettrait de montrer tous ces « moi» qui sont « je » ?
Pour me guider dans ces questionnements, je me suis entretenue avec le philosophe belge François de Smet auteur de Lost Ego, Alain Trognon – Professeur en psychologie sociale et Cathy Georgen – Psychanalyste.